Je ne
suis pas le Christ ni un philanthrope, ma vieille, je suis tout
le contraire d'un Christ. Je lutte avec toutes les armes à
ma portée pour les choses auxquelles je crois, et j'essaie
d'abattre l'autre, au lieu de me laisser crucifier sur une croix
ou sur quoi que ce soit.
Lettre à sa mère,
15 juillet 1956
La bestialité
impérialiste ne connaît pas de frontières
précises, ni n'appartient seulement à un pays donné.
Les hordes hitlériennes ont été des bêtes,
comme les Américains le sont aujourd'hui. Les parachutistes
belges ont été des bêtes, comme l'ont été
aussi les impérialistes français en Algérie.
Et il en est ainsi car c'est la nature même de l'impérialisme,
qui avilit les hommes, qui les transforme en bêtes fauves
assoiffées de sang, prêtes à égorger,
à assassiner, à détruire jusqu'à
la dernière image d'un révolutionnaire, d'un partisan
tombé sous sa botte qui se bat pour la liberté.
Hommage aux morts du 30 novembre 1956, 30/11/1964
Dans
les conditions actuelles de l'humanité, les pays colonisés
ou semi-colonisés, ceux qui supportent le joug, devront
tôt ou tard prendre les armes pour réussir à
placer au gouvernement les représentants du peuple.
Ainsi unis, l'Amérique, l'Asie, tous ensemble, nous verrons
la naissance d'un monde heureux.
Adieu aux Brigades internationales
du travail volontaire, 30/9/1960
Le socialisme, ce n'est pas une
société de bienfaisance, ce n'est pas un régime
utopiste, fondé sur la bonté de l'Homme en tant
qu'Homme.
Le socialisme est un régime auquel on arrive historiquement,
et qui a comme base la socialisation des biens fondamentaux de
production et la distribution équitable de toutes les
richesses de la société.
Sur l'accusation devant l'OEA,
les Nations-Unies et d'autres ruses, Juillet 1960
Le communisme
est un phénomène social, auquel on peut arriver
seulement par le développement des forces productives,
la suppression des exploiteurs, la grande quantité de
produits mis au service du peuple et la conscience que l'on est
en train de créer ladite société.
Discours d'octroi des certificats
du travail communiste, 11/1/1964
Etre
apolitique, c'est tourner le dos à tous les mouvements
du monde. C'est tourner le dos à qui va être président
ou dirigeant de telle ou telle nation.
C'est tourner le dos à la construction de la société
ou ne pas lutter pour que la nouvelle société qui
commence à apparaître puisse naître. Or, dans
ces deux cas de figure, on est politique. Un homme, dans la société
moderne, est par nature un être politique.
Clôture de la rencontre
internationale des étudiants d'Architecture, 29/9/1963
Une
révolution qui ne s'approfondit pas constamment est une
révolution qui régresse.
La guerre de guérilla:
une méthode, Septembre 1963
Personne
ne peut solliciter la charge d'être le parti d'avant-garde
comme un diplôme officiel donné à l'Université.
Etre un parti d'avant-garde, c'est être au-devant et à
la tête de la classe ouvrière dans la lutte pour
la prise du pouvoir et savoir la guider.
La guerre de guérilla:
une méthode, Septembre 1963
[Après
les crimes des Belges au Congo] nos yeux libres s'ouvrent aujourd'hui
à de nouveaux horizons et ils sont capables de voir ce
qu'hier nous voilait notre condition d'esclaves: que la "civilisation
occidentale" couche sous sa flamboyante façade une
meute de hyènes et de chacals.
Discours devant la XIXème
Assemblée des Nations-Unies, 11/12/1964
Nous
critiquons ceux qui voulant faire une guerre de guérilla
oublient la lutte de masses comme s'il s'agissait de deux luttes
contraires. Nous sommes contre cette position. La guerre de guérilla
est une guerre du peuple, c'est-à-dire une lutte de masse.
Prétendre faire la guerre de guérilla sans l'appui
de la population, c'est aller vers un désastre inévitable.
La guérilla est l'avant-garde combattante du peuple, située
dans un lieu déterminé, d'un territoire donné,
et disposée à développer une série
d'actions de guerre tendues vers une seule fin stratégique
possible: la prise du pouvoir.
Cette guérilla est appuyée par la lutte de masse
des paysans et des ouvriers de la zone et de tout le territoire
où elle se trouve. Sans ces conditions, on ne peut admettre
la guerre de guérilla.
La guerre de guérilla:
une méthode, Septembre 1963
La révolution
cubaine a fait trois apports fondamentaux aux mécanismes
des mouvements révolutionnaires d'Amérique: 1.Les
forces populaires peuvent gagner une guerre contre une armée.
2.Il ne faut pas toujours attendre que toutes les conditions
soient réunies pour faire la révolution: le noyau
insurrectionnel peut les créer. 3.Dans l'Amérique
sous-développée, le terrain de la lutte armée
doit être fondamentalement la campagne.
La guerre de guérilla:
une méthode, Septembre 1963
Les
bourgeoisies nationales ne sont plus du tout capables de s'opposer
à l'impérialisme - si elles l'ont jamais été-
et elles forment maintenant son arrière-cour. Il n'y a
plus d'autres changements à faire: ou révolution
socialiste ou caricature de révolution.
Créer deux, trois... plusieurs
Vietnam... 16/4/1967
Tout
semble indiquer que la paix, cette paix précaire à
laquelle on n'a donné ce nom que parce qu'aucun conflit
mondial ne s'est produit, est de nouveau en danger de se rompre
à cause d'une initiative irréversible, et inacceptable,
prise par les Américains.
Et à nous, les exploités du monde, quel est le
rôle qui nous revient? Les peuples des trois continents
observent et apprennent leur leçon au Vietnam. Puisque
les impérialistes, avec la menace de la guerre, exercent
leur chantage sur l'humanité, la réponse juste
est de ne pas avoir peur de la guerre.
Créer deux, trois... plusieurs Vietnam... 16/4/1967
Au sujet de l'agression
US contre le Panama, avec 27 morts panaméens et des soldats
USA lapidés:
Il faut
dire que l'impérialisme est toujours agressif et que tout
cela n'est qu'une pâle démonstration de ce qu'il
est capable de commettre contre les peuples d'Amérique.
On dit aussi qu'il y a eu quelques soldats américains
lapidés ou morts. Et là aussi, nous pouvons répondre
que ce n'est qu'une pâle démonstration de ce qui
arrivera à l'impérialisme en Amérique.
Discours d'octroi des certificats du travail communiste,
11/1/1964
La Jeunesse
doit créer. Une jeunesse qui ne crée pas est une
anomalie.
Qu'est-ce qu'un jeune communiste? Octobre 1962
Les contradictions
entre les hommes se reflètent constamment dans le secteur
socialiste. Mais, quand les hommes ne sont pas aveuglés
par des incompréhensions extrêmes ou des façons
d'agir contre-révolutionnaires, ce ne sont que des contradictions
non antagonistes, susceptibles d'être résolues dans
les limites que la société offre comme cadre de
leur action.
Sur le concept de valeur, Octobre
1963
Un peuple
sans haine ne peut triompher d'un ennemi brutal.
Créer deux, trois... plusieurs
Vietnam... 16/4/1967
Sur
la base d'un "Marx révolutionnaire", il s'est
créé un groupe politique avec des idées
concrètes. Un groupe qui, en s'appuyant sur les géants,
Marx et Engels, et en se développant à travers
des étapes successives, a donné des personnalités
comme Lénine, Mao Zedong et les gouvernants successifs
soviétiques et chinois, qui ont fondé un corps
de doctrine et des exemples à suivre.
Notes pour l'étude de l'idéologie
de la Révolution cubaine, 8/10/1960
Le devoir
de tout jeune communiste, c'est d'être essentiellement
humain, tellement humain qu'il se rapproche du meilleur de l'humain;
[il doit] purifier le meilleur de l'Homme par le travail, l'étude,
l'exercice de la solidarité permanente avec le peuple
et avec tous les peuples du monde; développer sa sensibilité
au point de ressentir de l'angoisse quand on assassine un homme
quelque part dans le monde et d'être exalté quand
se lève quelque part dans le monde un nouveau drapeau
de la liberté.
Qu'est-ce qu'un jeune communiste?
Octobre 1962
Depuis
que les capitaux monopolistes se sont emparés du monde,
ils maintiennent dans la misère la plus grande partie
de l'humanité et partagent tous les profits à l'intérieur
du groupe des pays les plus puissants.
Le niveau de vie de ces pays repose sur la misère des
nôtres. Pour élever le niveau de vie des peuples
sous-développés il faut donc lutter contre l'impérialisme.
Chaque fois qu'un pays se détache de l'arbre impérialiste,
ce n'est pas seulement une bataille partielle gagnée contre
l'ennemi principal. C'est aussi une contribution à son
affaiblissement réel et un pas de plus vers la victoire
finale.
Discours d'Alger, 1964
La classe
ouvrière ne doit pas se battre pour les miettes qu'on
lui balance du baquet. La classe ouvrière doit lutter
pour le pouvoir.
Hommage aux ouvriers distingués
avec le prix de l'émulation, 30/4/1962
Je préfère
être un Indien illettré qu'un milliardaire nord-américain.
Lettres.
Tous
ceux qui parlent de révolution mais qui violent la morale
révolutionnaire ne sont pas seulement des traîtres
potentiels à la Révolution: ils sont aussi les
pires de ses détracteurs.
L'influence de la Révolution
cubaine en Amérique latine, 18/5/1962
Le peuple
nord-américain n'est pas uniquement coupable de la barbarie
et de l'injustice de ses gouvernements. Il est aussi la victime
innocente de l'ire de tous les peuples du monde qui confondent
souvent un système social avec un peuple.
Discours pour le premier Congrès
latino-américain de la jeunesse, 28/7/1960
Je vous
envie. Vous menez le combat le plus important. Vous vivez au
coeur de la bête.
Visite d'étudiants nord-américains.
Sans
organisation, les idées perdent leur efficacité
après le premier moment d'élan; elles tombent peu
à peu dans la routine, dans le conformisme, et finissent
par n'être plus qu'un souvenir.
Qu'est-ce qu'un jeune communiste?
Octobre 1962
Les
pays socialistes ont le devoir moral de liquider leur complicité
tacite avec les pays exploiteurs de l'Ouest. Le fait que le commerce
est réduit ne signifie rien.
Discours d'Alger, 1964 |